Suaires

Expositions photo architecture

C’est le même cimetière que dans l’exposition Silences… qui m’a donné l’idée de ce travail. Si je ne m’étais attaché à ne montrer que des fleurs en céramique, autant pour ce travail-ci, je me suis attardé sur les monuments recouverts de plastiques tenus par des gros scotchs de chantier.

Evolution des temps : pour envelopper délicatement, la matière plastique a remplacé le lin du linceul mortuaire et ces violents adhésifs, les clous. Mais le but reste le même : protéger, préserver de tout, de la poussière, du temps qui passe.

Quel curieux hasard a fait se croiser une croix, symbole religieux entre tous et la nudité de cet homme, dans cette ambiance quasi mystique ? D’un côté s’offre la pureté des tombes, pourtant entravées et, d’un autre côté, nu, dans la même pureté, un homme paraît les provoquer et les défier, même si, in fine, il subit le même sort. Tous deux s’épousent dans un acte blasphématoire où s’entrechoquent solennité et désirs de transgression